empyrée

empyrée

empyrée [ ɑ̃pire ] n. m.
• 1544; cieulx empirees fin XIVe; lat. ecclés. empyrius, gr. empur(i)os « en feu »
Dans la mythologie antique, La plus élevée des quatre sphères célestes, qui contenait les feux éternels (les astres), et qui était le séjour des dieux.
Fig. et littér. Ciel, monde supraterrestre. « C'est l'empyrée immense et profond qu'il me faut, La terre n'offrant rien de ce que je réclame » (Hugo).
⊗ HOM. Empirer.

empyrée nom masculin (latin ecclésiastique empyrius, du grec empurios, de pūr, feu) Nom donné dans certains systèmes cosmologiques antiques à la sphère céleste supérieure, où était réuni l'élément igné. Partie la plus élevée du ciel, que les dieux habitaient. ● empyrée (homonymes) nom masculin (latin ecclésiastique empyrius, du grec empurios, de pūr, feu) empirer verbe

empyrée
n. m. MYTH Sphère céleste la plus éloignée de la Terre, séjour des divinités supérieures.
|| Fig. Ciel, paradis.

⇒EMPYRÉE, subst. masc.
A.— Espace céleste considéré sous différents angles.
1. (Ciel) empyrée
a) ASTRON. ANC. Sphère céleste la plus élevée, contenant l'élément igné (cf. ciel ex. 6).
b) RELIGIONS
MYTHOL. Séjour des divinités célestes. Le sphinx (...) ressemblant (...) à quelque divinité précipitée sur terre des hauteurs de l'empyrée (DU CAMP, Nil, 1854, p. 64).
RELIG. CHRÉT. Séjour de Dieu, des bienheureux. De sa prison ton âme libérée, Alla fleurir dans l'Empyrée (PONCHON, Muse cabaret, 1920, p. 7).
2. Poét., littér. Espace infini contenant les astres; plus particulièrement voûte céleste visible d'un point quelconque de la terre, limitée par l'horizon. L'empyrée en tous sens par mille feux rayé (HUGO, Légende, t. 4, 1877, p. 716).
B.— Au fig. Ces gens-là s'élèvent à des hauteurs considérables dans l'empyrée de la sottise et du mauvais goût (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 36) :
Il y avait un mot [de ma mère] (...) qui nous paralysait ma sœur et moi : « C'est ridicule! » (...); dirigé contre nous, il nous précipitait de l'empyrée familial dans les bas-fonds où croupissait le reste du genre humain.
BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 33.
Spéc. Monde imaginaire, lieu de délices. Cette réflexion niaise (...) le faisoit retomber de l'empyrée sur la terre (NODIER, Jean-François, 1832, p. 7).
Rem. 1. Ce subst. peut être employé comme adj., en partic. dans l'expr. ciel empyrée (cf. A 1) où il pourrait être considéré comme une appos. Néanmoins, qq. aut. l'emploient avec d'autres subst. masc. ou fém. et l'accordent au plur., au sens de « relatif à l'empyrée, céleste, divin ». Postérité du ciel, Trônes empyrées (CHATEAUBR., Paradis perdu, 1836, p. 107). Mercure se levait sur les collines empyrées (MAURRAS, Chemin Paradis, 1894, p. 176). 2. On rencontre ce subst. employé au plur. chez Hugo et Huysmans (cf. p. ex. HUGO, Légende, t. 4, 1877, p. 834). 3. On rencontre ds la docum. l'adj. masc. empyréen. Relatif à l'empyrée. Soleil empyréen (CLAUDEL, Repos du 7e jour, 1901, p. 833).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. On rencontre ds la docum. la var. empirée (L. DE FONTANES, Œuvres, À une jeune anglaise, 1821, p. 49; MUSSET, Le Temps, 1831, p. 43; QUINET, Ahasvérus, 1833, prol., p. 62; DU BOS, Journal, 1922, p. 131). Étymol. et Hist. Fin XIVe s. cieulx. empirees (Bible, B.N. 159, f° 3 r° ds GDF. Compl.); 1611 subst. empyré « région supérieure du ciel » (COTGR.). Empr. au lat. chrét. empyrius « embrasé, de feu » (en parlant des régions supérieures du ciel, St Augustin ds BLAISE), lui-même empr. au gr. « id. », dér. de « feu ». Fréq. abs. littér. :77.

empyrée [ɑ̃piʀe] n. m.
ÉTYM. 1544; cieulx empirées, XIIIe; de l'adj. lat. ecclés. empyrius, grec empur(i)os « en feu, de feu ».
1 Didact. (myth.). La plus élevée des quatre sphères célestes, qui contenait les feux éternels, c'est-à-dire les astres, et qui était le séjour des dieux.Adj. || Le ciel empyrée.
1 Minerve s'en retourne au ciel empyrée.
Racine, Remarques sur l'Odyssée.
2 Fig. et littér. Séjour des bienheureux; monde supra-terrestre. Ciel (→ aussi Septième ciel, fig.). || Être dans l'empyrée.
2 Que regretterais-je en ces lieux ? Pour moi je suis dans l'empyrée.
Voltaire, Lettres en vers et en prose, XL.
3 Mes idées étaient paisibles et douces, non célestes et ravissantes (…) Je donnais de l'attention aux paysages (…) En un mot, je n'étais plus dans l'empyrée, j'étais tantôt où j'étais, tantôt où j'allais, jamais plus loin.
Rousseau, les Confessions, IV.
4 C'est l'empyrée immense et profond qu'il me faut,
La terre n'offrant rien de ce que je réclame (…)
Hugo, la Légende des siècles, LV, III, « Ire, non ambire ».
5 Ces paroles qui recommandaient aux intellectuels des deux camps de poursuivre leur entretien dans l'empyrée, ces paroles ne devaient ni me surprendre ni me heurter.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, V, p. 131.
6 (…) avec à l'arrière-plan ce paysage de paravent japonais sans perspective, vieil empyrée, vieux bateau qui nous mène comme des écoliers navrés (…)
Robert Pinget, Passacaille, p. 114.
HOM. Formes du v. empirer.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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